Un thriller corrosif et brillamment orchestré aux frontières de l'horreur. A presque quarante ans, Hannah et Wes Jarrett forment l'une des familles les plus puissantes de l'élite blanche et bourgeoise du Detroit de la fin des années 1970. Entre les galas caritatifs et les déplacements d'affaires, ils se croisent sans vraiment se côtoyer dans leur maison cossue de banlieue, et n'ont en commun que leurs deux jeunes enfants, choyés par la discrète mais pénétrante gouvernante, Ismelda. Une vie de quartier qui en apparence a tout du rêve américain, jusqu'à ce que des corps d'enfants, principalement des garçons, soient retrouvés nus et sans vie dans un terrain vague voisin. Un meurtrier dont on ne sait rien, que les médias s'empressent de nommer : Babysitter. Alors que l'incompréhension et la peur couvent dans les foyers, Hannah recherche de l'émotion et de l'aventure dans les bras d'un mystérieux et troublant amant, dont elle ne connaît que les initiales : Y. K. Mais, tandis qu'un piège dévastateur semble se refermer sur elle, les crimes de Babysitter se poursuivent et entraînent dans leur sillage Mikey, un jeune marginal qui tente coûte que coûte de s'en sortir et décide d'affronter son passé à l'orphelinat de Detroit... Portrait âpre et percutant d'une classe moyenne blanche américaine isolée du monde réel, Babysitter est un roman fiévreux parfaitement bien construit, une exploration psychologique fine et crue des recoins les plus sombres de la psyché humaine. Corruption des forces de police, hypocrisie, fureur et misogynie des hommes, Joyce Carol Oates n'épargne rien ni personne, surtout pas les lecteurs.