D'abord enfant terrible de la peinture bâloise, Coghuf est un peintre de la révolte, contre la bourgeoisie, contre l'ar- mée. Dans une deuxième phase de sa vie, il bouleverse l'art religieux en y insufflant une abstraction d'une rare force. Coghuf (1905-1976), né Ernst Stocker à Bâle, est devenu le peintre par excellence des Franches-Montagnes. Selon une temporalité propre, il a vécu sans voiture. Il possédait un cheval pour aller peindre sur le motif et sinon sautait dans le train pour retrouver Bâle et le reste du monde. Une force et une révolte peu commune animait cet artiste ayant tout du hussard, de ses jeunes années bâloises où il participe à des collectifs d'avant-garde, à sa participation à la lutte contre l'implantation d'une place d'armes dans sa région. Il a créé des affiches restées célèbres et remporta son com- bat. Dans son oeuvre de maturité, il se tourne vers plus de spiritualité. Il nommait "peinture intérieure" son chemine- ment vers l'abstraction qui a donné lieu à la réalisation de nombreux ensembles de vitraux marquants.