" J'accuse le lieutenant colonel de Paty de Clam... J'accuse le général Mercier... J'accuse le général Billot... J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse... J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary... J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard... J'accuse les bureaux de la guerre... J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable...
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
J'attends.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect ".
Emile Zola