Vers une éthique plurielle. Le théologique à l'appui du libéralisme
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Le politique et le religieux sont souvent tenus pour des frères ennemis. Il est pourtant possible de penser qu'ils intéragissent de manière fructueuse. Comment le faire sans exclusion mutuelle ni irénisme ? Comment trouver les voies d'un enrichissement mutuel ? Bien souvent, les débats sur la "place de la religion en politique" opèrent une réduction trop hâtive : soit on assimile la religion à ses dogmes et aux institutions qui les protègent, soit on renvoie la religion au champ de l'intime et du privé. Il y a presque toujours un grand absent dans ces réflexions : la théologie. Anne Guillard puise dans la théologie libérale et dans le pragmatisme américain des éléments pour considérer l'apport d'une autre grammaire possible dans la définition du bien commun. En démocratie libérale, l'expérience est la pierre angulaire d'édification du commun : c'est l'idée constitutive du pragmatisme qui veut que la démocratie libérale tire sa légitimité de l'expérience, conçue comme paradigme non-fondationnaliste. De même, la théologie libérale ne tient sa légitimité toujours réformable que de l'expérience qu'elle rend possible et de ses effets. Cet ouvrage suggère que, si la théologie libérale répond aux conditions de participation à la raison publique, la raison publique doit élargir son cadre à des rationalités que la partition libérale avait assignées au privé. Il contribue ainsi à approfondir l'apport réciproque de la pensée libérale et chrétienne.