Le parcours hors du commun d'un mafieux pendant la Révolution cubaine. Cuba 1956. Le général Fulgencio Batista, dictateur violent et corrompu, a peu à peu livré La Havane aux parrains de la mafia américaine jusqu'à faire du redouté Meyer Lansky, son officieux ministre des Jeux. Hôtels, cabarets et casinos accueillent chaque jour des milliers de touristes qui viennent y dépenser des fortunes dans le jeu, le sexe et la drogue. C'est à ce moment que Lucien Rivard, trafiquant de drogue lié à la French Connection, débarque dans la capitale cubaine. Sous couvert de gérer un night-club, il est chargé d'établir de nouvelles voies d'accès pour écouler l'héroïne marseillaise vers les grandes villes d'Amérique. Mais dans les rues de La Havane, la révolte gronde. Les étudiants manifestent et les attentats se multiplient. En représailles, la capitale devient le théâtre d'une répression sanglante, tandis que le jeune avocat Fidel Castro, devenu leader des forces révolutionnaires, annonce qu'il libérera bientôt le peuple cubain de son dictateur. Malgré ce contexte politique hautement explosif, Lansky et ses associés n'ont qu'un seul but, poursuivre leurs activités... Mais Lucien Rivard est également marchand d'armes, et les Barbudos de Castro, réfugiés dans la montagne, en ont désespérément besoin... Le caïd canadien va se retrouver au coeur de la rébellion, mêlé à des intérêts qui le dépassent et une cause qui ne le concerne pas. Il découvrira alors une autre facette du pays et vivra aux premières loges ce moment historique. A travers ce roman graphique inspiré de faits réels, qui nous relate le parcours de Lucien Rivard, un trafiquant canadien à la vie hors du commun, c'est toute l'histoire de la Révolution cubaine qui défile sous nos yeux. Loin de l'imaginaire collectif qui n'a retenu que les grandes figures révolutionnaires, Michel Viau nous plonge au coeur du mouvement étudiant en confiant son scénario à un jeune dessinateur au trait impressionnant, Djibril Morissette-Phan. Le duo nous offre un album passionnant et largement documenté que l'on referme avec le sentiment d'avoir pris part à l'Histoire.