Comment un être aussi médiocre que Marie-Antoinette, reine de France et " louve autrichienne ", est-il devenu une figure digne de son rôle tragique ? Telle est l'énigme que s'attache à résoudre Stefan Zweig dans ce magnifique tableau de la Révolution française (paru en 1932), une biographie romancée, la plus importante qu'il ait écrite. La plus populaire et la plus rigoureuse des biographies de Zweig Cette biographie se présente comme un jeu d'indices pour résoudre une énigme : comment un être aussi médiocre et par moments méprisable que Marie-Antoinette, la " louve autrichienne ", est-il devenu une figure historique digne de son rôle tragique, voire admirable à mesure que se profilait l'échafaud ? Bien qu'il s'agisse d'une reine, c'est la femme ordinaire et sa " vérité psychologique " que Zweig cherche à rendre " humainement compréhensible " : un " être ordinaire " qu'un " destin formidable " façonnera avant de le broyer. Face à elle, le contre-exemple de Louis XVI, " type de l'homme de moyenne intelligence ", que sa culture ne peut élever à la hauteur de son destin. C'est au printemps 1930 que Zweig entreprend cette importante, rigoureuse et pénétrante biographie, l'une des plus fouillées qu'il ait écrites et qui l'obsédera jusqu'à sa parution en 1932. Elle repose notamment sur la découverte de la correspondance de la reine avec sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse, à laquelle il est le premier à recourir. Magnifique tableau de la Révolution française, fastueuse galerie de portraits, ce Marie-Antoinette est avant tout une étude de caractère d'une chaleur et d'un élan inimitables, qui se lit comme un roman. Sigmund Freud se dira conquis par ce " travail de psychanalyste ", concernant notamment les accusations d'inceste au coeur du procès de 1793. " Zweig a su faire jaillir l'étincelle qui a rendu vie à Marie-Antoinette " (Simone Bertière) " La plus importante biographie jamais consacrée à la reine guillotinée. " (The Guardian)