Fulcanelli reste de nos jours l’alchimiste le plus lu, et certainement le moins compris. Ses œuvres, Le Mystère des cathédrales et Les Demeures philosophales, portant sur près de 800 pages, s’ingénient à présenter l’hermétisme du Grand Œuvre. Mais qu’entend-il par là ?
Pour aboutir à cette fin, il commente essentiellement des ouvrages architecturaux, bien choisis, du Moyen Âge et de la Renaissance ; et il nous dit que ces pierres « parlent ». Et si leur langage, pour lui, est double – exotérique et ésotérique –, ce qu’il faut saisir, c’est que son alchimie l’est tout autant. En effet, elle traite de la Pierre philosophale, ou Élixir, et de l’origine même du langage qui la décrit : la « langue des diplomates ». Pour illustrer ce dernier point, il va nous conduire, in fine, au sein d’un bar montmartrois du XIXe siècle où se rencontraient des individus appartenant à « la franc-maçonnerie internationale » ainsi qu’à « une obscure diplomatie ». Et là est son vrai message : l’alchimie concerne, outre la fabrication de l’Élixir, le rétablissement d’un ordre du monde qu’il a vu menacé.
Au travers des métaphores employées – l’hermétisme architectural d’un passé qui lui est lointain –, ce qu’il a voulu transcrire, c’est la solution apportée au grand problème politique qui affecte la France en ce début du XXe siècle, la guerre, par la voie des actions les plus secrètes d’une diplomatie telle qu’issue du Quai d’Orsay.