Contre les moines. L'antimonachisme, des Réformes à la Révolution
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L'antimonachisme est aussi ancien que le monachisme. On ne l'a pas étudié. Cet ouvrage corrige cette carence en 43 textes. Une anthologie, entre XVIe et XVIIIe siècle, qui va du traité de théologie à la farce, de l'interrogation sérieuse aux satires bouffonnes. Si le monachisme moderne a fait l'objet de très nombreuses études, l'antimonachisme est longtemps resté dans l'ombre, associé à quelques noms fameux, Calvin et Voltaire en particulier, et à quelques reproches caricaturaux : sexualité débridée et gloutonnerie. En réalité, le monachisme fait l'objet de débats depuis les origines. Peut-on être chrétien en dehors du monde ? Peut-on répondre à l'appel de la mission et de la justice sociale énoncé dans l'Evangile entre les murs d'un couvent ? Une critique tenace s'est installée qui s'attache, souvent, aux fondements même du monachisme : la sincérité de la vocation monastique, le modèle économique de la rente ou de la quête, l'utilité sociale, les conséquences démographiques du célibat par exemple. 43 textes sont ici présentés, entre 1523 et 1799, comme autant de jalons d'une dépréciation qui puise dans une tradition médiévale mais qui se renouvelle aussi fortement avec la Réforme. Jusqu'à la Révolution, les religieux cloîtrés sont la cible de moqueries, quolibets, farces théâtrales, poèmes satiriques, traités virulents qui posent moins la question des modalités de la vie religieuse que de sa légitimité pure et simple. Pour la première fois, des spécialistes du monachisme moderne ont réuni des textes tirés de la littérature, des archives et des traités théologiques et canoniques, qui permettent de comprendre comment convergent ces critiques contre un modèle de vie qui séduit souvent, ou qui dérange.